Fémini$me inc.

Avec la collaboration de Jean-François Guay

Il semblerait que chaque année, vers le 25 novembre, le même phénomène se produise : le Québec devient une terre où les femmes subissent les pires sévices!

À lire certains messages et communiqués, dont celui du Comité des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes, vivre au Québec serait ni plus ni moins que l’apocalypse pour tout ce qui n’est pas homme (blanc évidemment). L’Arabie Saoudite? C’est de la petite bière en comparaison avec ce que subissent les femmes québécoises.

Femmes… fuyez ! Aux embarcations les plus proches ! Quittez cet endroit qui s’apparente aux pires zones du monde où le viol est utilisé comme arme de guerre ! Vous trouvez que j’exagère? Jugez par vous-même :

« Oui, les violences systémiques sont bien réelles : les violences et les discriminations affectent tous les aspects de la vie des femmes (santé, justice, éducation, logement, travail salarié, travail domestique, représentations médiatiques, sexualité, reproduction, représentation politique, etc.). De nombreuses femmes font face à plusieurs systèmes d’oppression qui interagissent, comme le colonialisme, le racisme, l’islamophobie, l’impérialisme, le capacitisme, l’hétérosexisme, la transphobie ou encore l’âgisme ».

Cette diatribe est retranscrite mot pour mot du site web du Comité des 12 jours d’action contre les violences envers les femmes, un organisme apparemment financé par le gouvernement québécois. Les femmes congolaises n’ont qu’à bien se tenir : leurs sévices quotidiens sont bien peu de choses quand on s’y compare.

Attention, nous ne remettons pas en question la souffrance que vivent plusieurs femmes en situation de détresse et d’abus. Nous en avons contre cette entreprise marketing qui utilise cette souffrance, qui l’amplifie afin d’obtenir toujours plus d’argent pour toujours « plus de victimes », si on se fie aux discours des divers organismes communautaires. Pourtant, en violence conjugale, les statistiques sont stables depuis de nombreuses années. Le nombre d’homicides a chuté de moitié depuis le milieu des années 1990. Il a même été démontré que la fréquentation des maisons d’hébergement pour femmes violentées avait diminué selon le CRI VIFF (1). 

Et comme par hasard, le Plan d’action contre la violence conjugale du gouvernement du Québec arrive à échéance en décembre 2017.

Deux questions s’imposent donc :

  1. Pourquoi ce discours alarmiste, voire mensonger ?
  2. Sur quels chiffres reposent des affirmations aussi sombres sur nos misérables vies de femmes québécoises ?

À qui profite le mensonge?

Mettons la table…

Le discours présentant les femmes au Québec comme victimes du système est essentiellement le fruit d’organismes communautaires et de regroupement « dérivés » du Conseil national du statut de la femme. Dans le contexte, onze dollars vont à des organismes communautaires dédiés exclusivement aux femmes contre un dollar pour ceux qui viennent en aide aux hommes. Est-ce le reflet des besoins de ces deux groupes? Les hommes seraient donc dix fois moins dans le besoin?

Les chiffres officiels montrent une réalité bien différente : les hommes québécois sont en plus mauvaise santé que les femmes, décrochent plus de l’école, démarrent moins d’entreprises, sont moins diplômés, ils meurent plus jeunes, sont plus victimes de dépendances de toutes sortes, se suicident davantage…

Pour la petite histoire, je suis entourée de femmes qui travaillent dans d’aussi bonnes (et même parfois meilleures) conditions que les hommes, sont payées autant et bénéficient en plus de congés parentaux auxquels les hommes québécois n’ont toujours pas droit. Ce « confort » est probablement une des variables expliquant la meilleure santé et longévité des femmes au Québec. Même la recherche contre les cancers féminins est mieux financée que celles des cancers masculins.

On serait en droit de croire qu’une population qui va bien aurait de moins grands besoins en financement public. Erreur! En 2009, les chiffres du Ministère de la Santé et des Services Sociaux (MSSS) révélaient que sur près de 95 millions de dollars, 86 millions vont directement à des groupes de soutien aux femmes, contre 7,83 millions pour les hommes.

Exemple précis :  la Côte-Nord (le graphique ci-dessous montre que la grande majorité des budgets est affectée à des services directs aux femmes, au détriment des services de santé mentale ou des services aux jeunes). Yvon Saint-Hilaire, organisateur communautaire de Sept-Îles, a tenté de savoir comment se répartissaient, dans son propre milieu, les dollars des services sociosanitaires : « Plus t’as d’argent, plus t’as d’argent. C’est ça, le principe des subventions. Le seul groupe où l’on observe une hausse régulière d’une année à l’autre, c’est dans la colonne des subventions récurrentes accordées aux groupes de femmes », disait-il dans l’Actualité Médicale de Janvier 2009.

Sous-financé, vraiment ?

Toujours en 2009, le Vérificateur général du Québec, dans son rapport, mettait en lumière les excédents budgétaires hors-normes déclarés par plusieurs maisons d’hébergement pour femmes violentées à travers la province. Malgré des surplus d’opérations atteignant 1 653 000 $, les 12 organismes de ce type en Montérégie avaient reçu en 2006-2007 des sommes dépassant de 36 % en moyenne les limites légales.

L’une de ces maisons d’hébergement avec un taux d’occupation de 12 % a même vu son budget augmenter de 700 %

L’une de ces maisons d’hébergement avec un taux d’occupation de 12 % a même vu son budget augmenter de 700 % entre 2003 et 2007, accumulant des surplus au-delà du demi-million de dollars durant la même période. En 2006-2007, cet organisme n’avait hébergé que NEUF femmes… avec un budget de plus de 400,000 dollars.

Les maux des hommes ne sont rien contre les mots des femmes

Il aura fallu 12 ans pour que le rapport Rondeau sur la santé des hommes publié en 2005 soit enfin pris en compte par le ministre Barrette avec l’injection de 30 millions de dollars sur cinq ans. Comparativement, en moins d’un an, des chercheuses et des militantes féministes ont obtenu 25 millions de dollars pour lutter contre les violences sexuelles sur les campus. Ce budget est-il le reflet de la réalité : nos étudiantes se font-elles violer sur les campus?

Les 25 millions ont été octroyés sur la base de résultats alarmants du Rapport de recherche de l’enquête ESSIMU. Les auteures y mettaient en lumière qu’une femme sur trois était victime de violence sexuelle sur les campus des universités québécoises. En y regardant de près, ledit rapport a étendu la définition d’agressions sexuelles au maximum pour y inclure « regard insistant » et « blagues à caractère sexuel », créant ainsi une nouvelle catégorie : Violence sexuelle vécue en milieu universitaire (VSMU).

Vous hésitez à envoyer votre fille aux études? Prenons le temps de lire attentivement ce rapport : les 36,9 % de femmes victimes de VSMU n’ont pas toutes été violées ou contraintes. Elles ont, en large majorité, rapporté avoir été l’objet de blagues de mauvais goût et de regards insistants. Si on met de côté les « regards insistants » et « blagues à caractère sexuel », on arrive à une incidence de… 3 %. Si on parle de relation sexuelle non désirée, les victimes représentent alors 1,6 % des quelque 9284 répondants à un sondage par courriel, soit 148 personnes. 25 millions de dollars.

Culture du viol, vraiment ?

En 11 mois, 25 millions pour quelques 148 victimes potentielles contre 30 millions en 12 ans pour combien de milliers d’hommes en détresse? Pour la première fois de ma vie, je regrette d’avoir choisi le Québec pour donner naissance à un fils.

La faim (de dollars) justifie les moyens

Toute étude sérieuse indique ses limites méthodologiques. Les auteures sont obligées de mentionner:

Cette recherche est basée sur un échantillon de convenance, comme c’est le cas dans plusieurs autres études. Ensuite, comme les résultats obtenus n’ont pu faire l’objet d’une pondération, ils ne sauraient être généralisés à l’ensemble de la population étudiant ou travaillant à l’université (…). Ce rapport présente les fréquences de VSMU rapportées dans l’échantillon à l’étude et non la prévalence des VSMU au sein de six universités (page 62).

On aurait donc alloué 25M$ de nos taxes en quelques mois pour des « violences sexuelles » dont la prévalence n’est pas prouvée? Regardons qui a appuyé (commandité? financé? ce n’est pas clair) cette recherche:

  • le Réseau québécois en études féministes (RéQEF),
  • le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS)
  • le Service aux collectivités de l’UQAM.

En gros, ceux qui vont directement bénéficier des 25 millions ! Les CALACS (centre d’aide aux victimes d’agression sexuelle) ont tout avantage à gonfler le nombre de victimes potentielles pour pouvoir réclamer plus de fonds afin de financer leurs interventions auprès de cette clientèle, mais aussi pour financer d’autres études qui vont « démontrer » à quel point le Québec est une zone de guerre pour les femmes… c’est sans fin.

C’est comme si GM finançait une étude sur le développement du réseau autoroutier afin d’obtenir des fonds du Gouvernement pour construire encore plus d’autoroutes pour mettre plus de chars. Là, on hurlerait au conflit d’intérêts.

À la suite de la campagne #moiaussi, une source au ministère de la Santé et des services sociaux confirme que le Gouvernement a distribué des dizaines de milliers de dollars aux CALACS de plusieurs régions sans passer par les fonctionnaires responsables d’attribuer les budgets en fonction de critères bien précis.

Le Gouvernement réagit donc aux décibels plutôt qu’à ses propres mesures de contrôle. Toujours selon cette source, le grand écart entre les budgets qui favorisent les organismes de soutien aux femmes est attribuable à un facteur historique. « Les femmes se sont mieux organisées, et ce depuis plus longtemps. Elles sont appuyées par les syndicats et les universités. Pour les hommes, c’est tout nouveau, mais des lobbys s’organisent. C’est plate, mais c’est comme ça », ajoute-t-il.

En vérifiant le rapport annuel 2016 du CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean disponible sur Internet, on y découvre que les 14 groupes de soins directs aux femmes accaparent 27,2 % du budget total des 195 organismes communautaires contre un maigre 2,7 % pour les hommes. C’est 10 fois plus. Les maisons d’hébergement sont les mieux financées de tous avec 4,1 millions de dollars sur un grand total de 21 millions à travers toute la région.

Et la réalité dans tout ça?

Notre société misogyne et son climat apocalyptique dans laquelle les femmes québécoises vivent est le fruit de l’imagination de certains groupes de pression qui prêchent pour leur propre paroisse et défendent ardemment leur gagne-pain : l’argent des contribuables.

La majorité des femmes du Québec ne sont pas des geignardes demandant à être prises en charge ou protégées des vils agresseurs qui seraient à 94% des hommes. Ce portrait des femmes victimes de tous, sauf d’elles-mêmes, n’est qu’une vision sectaire et rétrograde mise de l’avant par des « féministes » imbues d’une théorie purement américaine inadaptée à notre société.

Les Québécoises, descendantes directes des filles du Roy, qui donnaient naissance sur de la terre battue entre quatre murs de rondins par moins 40 l’hiver, n’ont pas à subir le discours réducteur faisant d’elles des pauvres martyres afin de justifier que leurs taxes financent l’idéologie de groupes faussement féministes. La réalité est que les femmes québécoises sont fortes et résilientes. Nous sommes à des milliers d’années-lumière de ce que certains groupes en quête de subventions tentent de nous laisser croire.

(1) CENTRE DE RECHERCHE INTERDISCIPLINAIRESUR LA VIOLENCE FAMILIALE ET LA VIOLENCE FAITE AUX FEMMES.

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