Un festival soi-disant féministe qui commence aujourd’hui en France veut encourager à « sortir de l’hétérosexualité ». Un texte des Inrockuptibles nous dit que l’hétérosexualité est « plus qu’une orientation sexuelle », qu’elle est un « régime politique ». Elle est également présentée comme un « régime d’exploitation » et une « fiction politique ».
Ma première réaction, en voyant cela, a été que c’est tout aussi ridicule que la position des religieux intégristes qui prétendent que l’homosexualité est une idéologie et que les homosexuels cherchent à convertir les autres à l’homosexualité. Une orientation sexuelle n’est pas une idéologie, et je vois bien mal ce que les personnes homosexuelles ou bisexuelles ont à gagner à faire croire que c’en est une. N’ont-ils pas justement été victimes, au contraire, de cette croyance, qui a notamment donné lieu aux « thérapies de reconversion »?
Ce « féminisme », qui parle d’hétéronormativité et de contrainte à l’hétérosexualité, je l’ai connu à l’université. On est loin des Suffragettes, qui demandaient l’égalité des droits…
On rejoint manifestement une critique qui a souvent été faite aux sciences sociales : elles accordent au social une telle importance, qu’elles oublient que la biologie existe et que les humains sont des animaux, des primates en l’occurrence. Les différences entre les sexes, le fait qu’il en existe deux et pas davantage, l’hétérosexualité comme orientation majoritaire et la nécessité de la coopération des deux sexes pour la reproduction sont des faits avec lesquels on doit s’organiser, pas les résultats d’une idéologie quelconque. Cela n’empêche en rien de reconnaître et respecter les droits des personnes homosexuelles et bisexuelles et de les considérer comme égales aux personnes hétérosexuelles.
Pour conclure : dans le texte, on cite Monique Wittig, qui écrivait que les lesbiennes ne sont pas des femmes. Il me semble qu’affirmer que les gais ne sont pas des hommes, est très homophobe…